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 Reën Fei

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Reën Fei

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Reën Fei
Rise ♥
Messages : 10



Reën Fei Vide
MessageSujet: Reën Fei   Reën Fei EmptySam 4 Déc - 18:52



    Reën (Pluie)
    Reën Fei 399409IDGaiaXion2png
    Rei Ayanami
    /// 21 ans

    Race
    → Techno Sapiens

    Situation
    → Célibataire

    Motif du séjour
    → Mission


    Suivi médical & psychologique

    → Dossier médical [extraits]


    Gamine 'récupérée' dans un orphelinat par des scientifiques à la solde du RS Ophiuchi, Reën (ainsi fut-elle rebaptisée) fut intégrée à un programme visant à étudier l'évolution et la transmission des nanites. La nécessité de sélectionner des sujets jeunes et souffrant d'un handicap physique était primordiale afin que le gouvernement ne s'amuse pas à venir fouiner dans les affaires du réseau. Aussi, Reën était-elle la candidate idéale : de sexe féminin et ne souffrant 'que' d'une paralysie du bassin, elle avait comblé sa dépendance motrice par une intelligence et une observation de son environnement plus poussées que celles des enfants de son âge. Étant de surcroît orpheline, le RS Ophiuchi n'avait rien à craindre ni du gouvernement ni de l'hypothétique famille de l'enfant (bien que cela ne les aurait pas arrêté non plus...).

    ¬ Reën . 10 ans

    "Quelques mois de préparation n'auront pas été superflus pour que Reën s'habitue à être maintenue en position debout et éprouve la loi de la gravité. Nous allons lui poser un exosquelette interne. Elle ne semble pas se rendre compte à quel point cela sera très difficile au début... Et les nanomachines d'ores et déjà implantées dans son organisme ne l'aideront pas. Mais la petite fait preuve d'une volonté à toute épreuve. Elle n'a cessé de repousser ses limites dès lors qu'on lui a promis qu'elle ne serait plus condamnée à rester prisonnière de son corps paralysé. Un corps qu'elle perçoit comme une entrave à sa liberté."

    "La pose de l'exosquelette s'est effectuée sans le moindre accroc. Il ne reste plus qu'à attendre et espérer que le corps de Reën ne rejette pas cette lourde greffe. Aucune cicatrice n'est visible, on jurerait que la gamine est on-ne-peut-plus 'normale'. La rééducation sera longue, mais vu le caractère de l'enfant, cela ne saurait être un point négatif."


    ¬ Reën . 12 ans

    "Bilan de deux ans de rééducation : Reën s'est rapidement habituée à l'exosquelette. Les nanites assurent la liaison entre les prothèses et les cellules naturelles de l'enfant. Ses progrès sont fascinants. Elle ne se contente déjà plus de marcher et n'hésite pas à mettre les prothèses à l'épreuve. Course, saut, nage. Je note une soif presque insatiable de toujours être en mouvement, sans doute due à la volonté d'oublier et d'aller au-delà de ces années à être clouée dans un fauteuil. Nous aurons à lui inculquer la patience et la nécessité de savoir rester en place."

    ¬ Reën . 15 ans

    "La croissance de Reën semble s'être ralentie et, selon les rapports, elle ne devrait pas dépasser le mètre soixante-dix, ni même l'atteindre à la fin de sa croissance. Son ossature est fine et j'ai plaisir à constater que l'exosquelette reste, malgré tout, parfaitement invisible. C'est à peine si l'on remarque le poids supplémentaire une fois sur la balance. Les matériaux utilisés pour façonner l'exosquelette de Reën sont à la fois résistants et les plus légers que l'on trouve sur le marché. Nous n'avons jamais obtenus de tels résultats avec les modèles précédents, bien trop lourds pour être posés en greffe interne sur une jeune fille aussi frêle."

    "Cela fait déjà un an que Reën m'assiste dans mes travaux. Elle s'avère très ouverte d'esprit et désireuse d'en apprendre toujours plus, mais cela se cantonne principalement au domaine scientifique. Je lui ai permis d'accéder au dossier sur les nanites. Elle est la mieux placée pour les appréhender avec plus de justesse que nous. J'espère pouvoir lui apprendre à les gérer voire à les créer et les programmer. Mais cela demandera encore quelques années d'étude."


    ¬ Reën . 16 ans

    "Reën a officiellement intégré le projet. Elle s'est mesurée tantôt aux autres enfants sélectionnés -et pris en charge par d'autres confrères- mais a échoué au test. Contrairement aux autres, Reën a passé davantage de temps en rééducation qu'en salle d'entrainement. Un choix qu'elle paie aujourd'hui. Son bras droit a été broyé et la douleur a été telle que les nanites ont très mal réagi : elle est dans le coma et il a fallu la placer en isolation pour débugger les nanites. Je compte apporter des modifications au bras cybernétique que nous avons mis au point dans nos laboratoires. Je pense également remplacer son bras gauche afin d'éviter une rupture d'équilibre due au poids de la prothèse."

    ¬ Reën . 17 ans

    "Reën est sortie du coma et a découvert les deux prothèses. Elles sont de très bonne facture et imitent à la perfection l'épiderme humain, mais ce sont pour l'instant des membres étrangers pour elle. Il faudra effectuer de nombreux tests et réglages, notamment pour évaluer la capacité des nanites à procéder à la maintenance élémentaire. Il est à noter que des capteurs sensoriels ont été intégrés afin de rendre les bras cybernétiques plus 'humains' mais les informations perçues par le cerveau devraient être moindres, Reën sera ainsi en mesure de savoir ce qui est chaud, froid... Elle sera capable également d'évaluer lorsque cela dépasse le stade du supportable, autant humainement que cybernétiquement. Les signaux électriques lui transmettront qu'elle devrait avoir mal mais la douleur ne sera pas perçue. Je veillerai à ce que Reën sache parfaitement maîtriser cet aspect de ses prothèses. Elle ne pourra sans doute pas ressentir les textures et le sens du toucher risque d'y perdre en potentiel."

    ¬ Reën . 18 ans

    "La vengeance est un art que semble maîtriser Reën... Bien que les participants aient été masqués lors de leur premier affrontement, elle n'a pas hésité une seconde lorsqu'elle s'est retrouvée face au cyborg qui lui a détruit le bras droit. Une année répartie entre rééducation et entraînement au combat, et elle parvient à mettre à terre un cyborg plus expérimenté qu'elle et, pour ce que j'ai pu voir, plus équipé pour le combat également. Je pense que nous pouvons nous féliciter. Une chose m'a surpris cependant : Reën s'est juste contentée de le mettre hors d'état de combattre mais ne l'a pas blessé plus que nécessaire. Nous ne lui avons pas appris à épargner l'adversaire, serait-ce une faiblesse de sa part ?"

    "L'entretien qui a suivi l'évaluation m'a permis de comprendre que Reën -pour avoir vécu des années de dépendance dans un fauteuil- ne pouvait se résoudre à infliger une blessure physique 'radicale' à quiconque. Quand bien même face à elle, d'autres n'auraient pas hésité. Devrais-je lui faire perdre cet aspect très (trop ?) sensible de sa personnalité ?"

    "Dans quelques jours, Reën sera envoyée dans un autre secteur où elle retrouvera les autres pour passer les derniers tests et se mesurer, de nouveau, à eux. Ceci afin de déterminer les plus combattants. La recherche sur les nanites se poursuivra avec ceux qui n'ont qu'une aptitude limitée pour le combat. Reën ne sera plus sous ma responsabilité, à moins que je demande à ce qu'elle devienne mon assistante. Les dossiers seront confiés à la section appropriée."


    Professeur Finvara

    → Propos recueillis au terme de la seconde phase d'évaluation

    "Reën ça veut dire Pluie. Elle en a la couleur. Des cheveux clairs, teintés de bleu ciel, de bleu glacier... Son teint diaphane... Il se dégage d'elle une impression de fragilité saisissante. Pourtant, après qu'elle m'ait mis la misère, je peux vous dire que ce n'est qu'une impression ! Je regrette un peu d'avoir abîmé cette fille. Elle a eu de la chance de tomber sur le prof Finvara. Il a commencé en pratiquant la chirurgie plastique et il fait de l'excellent boulot ! Y a qu'à voir Reën : un chef d'œuvre si j'peux me permettre. On voit à peine les cicatrices au niveau des bras. Faut dire, pour moi l'aspect esthétique, on s'en moquait royal' ! J'ai l'air d'avoir été rafistolé à l'arrache. Mais ça m'donne du style. Elle, ça l'aurait pas fait."

    "C'est la plus petite d'entre nous. J'veux dire en taille. Et pourtant les baffes qu'elle nous met ! Elle est super agile mais son exosquelette a été pensé pour la vitesse, la souplesse.. pas pour la force. Ok j'dirai pas ça pour les bras... Avec ça elle pourrait vous dégommer la tête ! Mais elle le fait pas. Elle calcule parfaitement la puissance de son coup, pour ne pas faire de dommages du genre quasi irréversibles."

    "C'est une fille attirante mais qui ne se laisse pas approcher. Elle a un petit quelque chose dans le regard qui établit cette distance muette qu'elle désire placer entre elle et les autres. J'crois que le relationnel, c'est pas son truc. Une solitaire... Faut dire que ça fait aussi son charme. Elle ne sait pas comment réagir quand on commence à lui parler de trucs qui sortent de son quotidien. J'ai déjà fait équipe avec elle et j'peux vous dire qu'elle est super pro... mais un peu trop. Les missions : parfait, on les remplit à merveille, en discrétion et tout. Mais vas-y comme on s'ennuie. Au début j'essayais de la faire parler et tout. Faire connaissance quoi... Mais elle connait rien en dehors de sa bulle sous contrôle. C'est dommage. J'aimerai bien l'entendre rire, au moins une fois. Elle peut pas toujours porter cet espèce de masque d'insensibilité !"

    "Je ne connais pas son passé, ici on évite d'en parler : avant le programme y avait rien. C'est comme ça qu'on va de l'avant. On se retourne pas. Le passé ça sert qu'à nous alourdir le quotidien."


    Aal Nag

    → Données en possession de Nêrens Edel

    Il arriva un moment où le RS Ophiuchi réclama au Professeur Finvara les résultats de l'étude menée sur Reën. Cela à fin de décider de la laisser ou non faire partie du programme sur les nanites. Si la jeune femme était sélectionnée, elle cessait les missions en extérieur pour se 'concentrer' sur la procréation. Les études du Professeur Finvara portant essentiellement sur la transmission des nanites au foetus et leur évolution. Les nanites ayant la fâcheuse tendance à se laisser mourir lorsqu'elles étaient extraites d'un organisme pour être implantées à une autre personne. Quand les nanites ne s'amusaient pas, tout simplement, à causer un empoisonnement radical qui, à terme, signait bien souvent la mort du receveur.

    Mais le RS Ophiuchi s'intéressait davantage à l'opportunité militaire que représentaient les enfants associés au programme. Sélectionnés jeunes et aussitôt conditionnés, ils étaient liés au RS Ophiuchi et ne présentaient pas même le désir d'en sortir. La raison ? Les enfants étaient handicapés, et cela avait deux intérêts : le premier étant que le gouvernement n'intervenait pas pour crier à l'abus technologique, le second était que les enfants se sentaient redevables qu'on leur ait offert une telle chance. Et Reën ne faisait pas exception...


    "Bonjour Monsieur Edel.

    - Bonjour Professeur. Comment se porte Reën ?

    - Bien, je vous remercie de lui porter autant d'intérêt.

    - Allons c'est bien naturel... Elle m'appartient après tout."


    Le Professeur tiqua sur le terme -qu'il savait soigneusement choisi- mais eut la présence d'esprit de ne pas le faire remarquer à son interlocuteur. Il savait que Reën lui appartenait, au sens juridique et financier. Mais il savait aussi que Nêrens Edel s'était arrangé pour que la gamine le considère comme un Maître à qui elle devait une loyauté absolue. Lui-même avait reçu l'ordre strict de ne jamais mettre dans la tête de Reën qu'en tant qu'Être Humain, même Techno-Sapiens, elle n'appartenait à personne. Mais Nêrens connaissait le sujet. Il savait presque tout de Reën, épluchait l'intégralité des rapports la concernant. Un peu comme on choie son meilleur poulain... Il avait misé sur Reën et le Professeur en ignorait la véritable raison.

    "Vous m'avez apporté les derniers rapports des examens psychologiques ? Bien, merci."

    Le Professeur lui remit une puce que son Boss inséra dans la console de son large bureau. Quelques pixels scintillèrent avant de former une image : Reën était assise sur un canapé. Elle avait toujours refusé de s'y allonger.

    "Toujours aussi méfiante à ce que je vois. Sur le qui-vive... Elle semble pourtant si calme. Elle sait cultiver les apparences, pourtant vous m'avez dit que c'était une attitude toute naturelle... Fascinant."

    Nêrens était un jeune homme plein d'ambition et surtout une personne à ne jamais contredire. Fils du dernier boss du quartier il avait très tôt su se faire une place au sein du RS Ophiuchi. Très intelligent et calculateur, il ne laissait rien au hasard. Il scrutait la représentation holographique de Reën à la recherche du moindre battement de cils révélateur. Il agrandit l'image qui investit l'espace du bureau et, bientôt, ce fut comme si Reën se trouvait devant eux.

    "Parfait. Professeur, je vous ferai appeler. Vous pouvez nous laisser."

    Le Professeur esquissa un bref salut et sortit rapidement de la salle. A peine eut-il refermé la porte qu'il l'entendit se verrouiller. Que faisait le jeune Maître à l'intérieur, seul avec un hologramme ? Il n'en avait pas la moindre idée. Mais il savait qu'il aurait une emprise d'autant plus conséquente sur Reën après avoir étudié les derniers rapports. Devait-il faire cesser cela ? Non. Trop dangereux. Le Professeur s'était attaché à la gamine qu'il avait vu grandir... mais s'opposer au Boss était purement suicidaire, et le Professeur était trop lâche pour jouer les héros.

    Resté seul, Nêrens quitta son fauteuil pour s'approcher de l'image de Reën. Il était fasciné par la jeune femme. Dire qu'il était intéressé était peu dire. Le contrôle qu'il exerçait sur elle le plongeait dans un état second. Il se servait des rapports du Professeur qui avait pu, au terme d'efforts et de patience, établir un certain rapport -certes relatif- de confiance entre eux, pour tenir Reën sous contrôle. Mais jamais il ne chercha à en faire absolument tout ce qu'il souhaitait. Une sorte d'interdit qu'il s'était imposé.

    Il avait reçu une sorte de choc lorsqu'il l'avait rencontrée en accompagnant feu son père au laboratoire du Professeur. Elle sortait d'un coma mais son regard froid avait tôt fait de perturber le jeune homme de 21 ans. Blessé par ce regard qui lui rappelait celui de son père, il avait tenté de la déstabiliser et de la provoquer. Mais elle avait fait preuve d'une patience insolente et d'un aplomb qu'il n'avait -en tant que fils du Boss- jamais rencontré. Il ne l'avait pas supporté. Et depuis ce jour, il voulut tout connaître d'elle. Un caprice qui s'était peu à peu mué en une sorte d'obsession.

    La satisfaction se lisait sur son visage à mesure qu'il découvrait les 'progrès' de la belle. Il passa rapidement sur son naturel calme et méfiant. La plupart des missions confiées à Reën nécessitaient prudence et patience, deux qualités dont la jeune femme usait. Elle était un océan de calme en pleine tempête, une personne sur qui ses coéquipiers pouvaient compter. Elle ne paniquait jamais, conservait toujours son sang-froid. Aucun rapport n'affirmait le contraire. Quand bien même elle passait à l'attaque. Tout comme un animal sauvage acculé, Reën s'avérait violente et expéditive à seule fin de pouvoir s'échapper. Mais cela survenait rarement, la demoiselle préférant -et de loin- observer avant d'agir.

    "Tu cherches aussi à tout contrôler... Un point que nous avons en commun. Dommage que tu n'oses pas davantage, tu ferais un excellent leader."

    Seulement voila : Reën éprouvait des difficultés en société. Le relationnel était une pure catastrophe avec elle et il était souvent plus simple de la considérer comme une solitaire et de la laisser dans son coin. Mais ce n'était qu'une illusion, et cela Nêrens l'avait parfaitement compris :

    "Tu as peur d'être seule... que l'on t'impose la solitude... Alors toi, en fine calculatrice, tu préfères contrôler cette solitude..." Il s'approcha de l'hologramme et caressa l'image au niveau de la joue de Reën, avant de murmurer à son oreille : "As-tu si peur d'être abandonnée que tu te refuses à accorder pleinement ta confiance aux autres ? Tu ne te dévoiles à personne, tu t'entêtes et t'enlises dans ce désert qu'est ta vie. La vie ne peut être contrôlée, ma jolie, car on ne peut contrôler totalement les autres... Et cela, il te faudra bien le comprendre tout comme moi je l'ai appris grâce à toi..."

    Il soupira. A force d'étudier Reën, il avait finit par en apprendre plus sur lui-même, à sa grande surprise. Au début, il voulait en faire sa chose, l'empêcher même de penser. Mais bien vite, il s'était rendu compte que c'était non seulement terriblement égoïste, mais aussi impossible et idiot. Quel intérêt ? Si c'était ce qu'il désirait, il lui fallait un Androïde, pas une Cyborg !

    La peur. Un sentiment essentiel à tout être, animal, humain... Un sentiment qui régit les espèces depuis leur création et qui leur permet autant de survivre que de vivre. Reën ressent cette peur. Mais le 'prédateur' qu'elle craint, ce sont les Autres. Fragilisée dans son enfance, elle a érigé des murs autour d'elle pour qu'on ne puisse lui faire de mal. Elle s'arrange pour qu'on ne l'approche pas, qu'on ne sache pas qui elle est réellement. Car ce que l'on voit d'elle n'est qu'une façade. Elle fait partie de son être, mais n'est-ce pas là simplement la face visible d'un iceberg ?

    Voir au delà des apparences. C'est la Clé pour espérer atteindre Reën.


    It's in the Rain ~ Enya
      'Everytime the rain comes down
      Close my eyes and listen
      I can hear the lonesome sound
      Of the sky as it cries'
    Pluie. Doux chant ignoré ou maudit. Paroles inconnues. Illusion. Le musicien qui déclenche la symphonie des gouttes d'eau ne connait rien de la partition de l'élément au naturel. Il le contrôle et s'en satisfait. Voit-il seulement qu'il lui ôte toute magie ? Monotonie des sens, oubli du Vrai.

    Dis, c'est quoi la Pluie ?

    Nfassam. L'éclairage nocturne avait plongé la ville dans une pénombre toute relative. Ça et là s'éveillaient des lucioles, vrombissants scarabées. Il était temps de rentrer chez soi. Et la chaîne de lumière se mit en marche, en douceur. Mais bientôt l'axe principal se stabilisa avant de s'immobiliser. S'élevèrent alors les voix et les bruits, briseurs de silence.

    Elle l'entendait maintenant, ce rassurant murmure qui mêlait ensemble la machine et l'humain. Était-elle seule à admirer le spectacle ? A le voir avec cette touche de fantaisie et d'imagination ? Ce soir, plus que tous les autres, elle désirait s'imprégner de cet instant. C'était un jour de pluie.

    Cela vous étonne-t-il ? A bord d'un vaisseau, cela s'entend. Le Xion est un lieu de recherche et de science. Il aurait été invraisemblable qu'ils ne cherchent à reproduire et maîtriser les cycles naturels rencontrés auparavant sur Terre : les climats. Homo Sapiens comme Techno Sapiens accueillaient ces jours humides avec plus ou moins de plaisir. Mais l'on était loin du temps où l'on craignait l'oxydation des prothèses. La pluie n'influait plus réellement que sur le moral des habitants.

    Depuis le toit de l'immeuble de verre, dans les jardins de Nêrens Edel, Reën écoutait l'écho des gouttes éclatant sur les feuilles et sur la surface lisse de la serre. La note métallique de la rencontre d'un filet d'eau et d'un outil de jardinage. C'était doux.

    Reën avait grandi dans les bas-fonds, elle avait lutté pour s'élever, s'extirper de cette prison, de ce corps venu au monde brisé. Elle adorait prendre de la hauteur, sentir le vent sur son visage. Il n'avait rien de naturel, mais elle s'en contentait avec ravissement. Si seulement en s'élançant du haut de cette tour, elle avait pu prendre son envol...

    Les turbines du vaisseau brassaient l'air avec puissance. Une simulation de tempête ? Ou un dérèglement du système ? Le réseau météorologique ayant été piraté quelques semaines auparavant, on pouvait s'attendre à de nouveaux écarts dans les programmes climatiques. Un groupe avait revendiqué la dernière tempête qui avait tout de même mis à mal quelques bâtiments, annonçant : "l'Homme contrôle le climat ! Mais doit-il en être fier ? Peut-il se reposer sur ce qu'il contrôle ? Est-ce qu'il le contrôle réellement ?" Et cela avait causé un beau chaos en ville. L'homme s'était habitué au luxe et au confort, pour son malheur. Il était dépendant de cette technologie... Les chances de survie de cette espèce s'en trouvaient réduites. Seul son instinct, peut-être, pourrait le sauver face à l'inconnu, à un retour à zéro.

    Pour cette raison, Nêrens avait décidé d'imposer une régression technologique à Reën, en l'envoyant à bord de l'Uros. Cela lui coûtait car elle lui était précieuse et l'était également aux yeux du RS Ophiuchi. Mais une telle opportunité pouvait ne pas se reproduire avant des années. La liaison avec l'Uros était une véritable aubaine ! Un sevrage brutal aurait, en effet, affecté la jeune femme au lieu de l'amener à s'adapter graduellement à un niveau technologique moins avancé. Le pari était risqué, Reën étant étroitement liée à la technologie et ce, jusque dans sa chair. Mais c'était nécessaire. Nêrens allait lui montrer la voie. A elle de la suivre ou non, de s'en éloigner ou, au contraire, d'aller encore plus loin. Elle en ressortirait grandie, plus forte.. "entière". Et c'était tout ce qu'il espérait.


    "Reën ?"

    La voix dans son dos la fit se retourner. Elle porta son regard grenat sur la silhouette élancée et musclée de Nêrens. Il l'avait accompagnée et avait attendu patiemment quelques longues minutes que la jeune femme admire le paysage urbain s'étendant sous ses pieds.

    "Il est temps."

    Elle ne dit rien mais s'engagea à sa suite dans l'escalier. Ils rejoignirent l'étage inférieur puis empruntèrent un ascenseur qui devait les mener, quelques instants plus tard, dans le laboratoire situé dans le sous-sol de l'immeuble. C'était sans doute la dernière fois qu'elle y venait, mais cela ne semblait pas l'affecter outre mesure. Elle se vit remettre un équipement qui ne différait pas vraiment de ce qu'elle avait l'habitude d'emporter en mission, si ce n'était le nombre. Ce fut à ce moment qu'elle réalisa pleinement qu'elle ne partait pas pour quelques semaines.. mais pour un temps indéfini. Elle se mordit la lèvre inférieure -ce que ne manqua pas de repérer Nêrens- et se dirigea vers le Professeur Finvara, venu spécialement pour les toutes dernières révisions.

    Alors que Nêrens s'éclipsait discrètement, le professeur passa en revue les nouvelles 'options' implantées aux prothèses des bras de sa petite protégée, dont quelques connectiques bien planqués et terriblement utiles. Ah ! On est pro-technologie ou on ne l'est pas ! C'était d'ailleurs presque paradoxal de sur-équiper Reën alors qu'elle aurait, très vite, à se contenter du minimum. Enfin, on ne discutait pas les ordres du RS Ophiuchi...

    Reën eut droit à un checkup complet : prothèses, nanites, lentilles de contact...

    "Bien, tout est opérationnel. Nous allons te fournir quelques 'gadgets' qui pourront t'être utiles sur l'Uros. A commencer par un iNomad, ils s'en servent encore... C'est le plein boom chez eux, il faudra faire avec, désolé. Nous avons ton numéro mais il faut que tu saches que la puissance de ces trucs est assez faible, à croire qu'ils les ont bridés. Bref ! Tu ne pourras nous joindre avec ça. Monsieur Edel t'expliquera comment nous contacter. Ne bouge pas... Voila. Avec ça, tu pourras t'assurer quelques mois sans avoir à te soucier de tes dépenses. Mais il faudra nécessairement que tu trouves un emploi sur place. Pour la mission..."

    Le Professeur lui remit une petite boîte métallique que Reën glissa dans une des poches de sa combinaison. Puis il lui donna un sac de taille raisonnable contenant le reste du matériel et quelques provisions de base.

    "Le sac est renforcé mais fais attention, en plus de l'iNomad, tu as un moniteur. Cette fois tu en as un du Xion. Il tiendra bien mieux qu'un dernier sorti des manufactures de l'Uros. Nous nous sommes arrangés pour qu'il ait une apparence plus caractéristique de l'Uros afin que ça passe un peu plus inaperçu. Il n'y a que quelques programmes installés. L'un d'eux, tu le reconnaitras, c'est l'interface de programmation des nanites. Je pense que ça ne peut que t'être utile. Si d'autres Cyborgs ont besoin d'assurer la maintenance de leurs nanomachines, ils seront ravis de te trouver.

    - Vous m'autorisez à transmettre mes connaissances sur les nanites, Professeur ?

    - Non... Pas tout-à-fait, mais tu peux exercer. Cela fait partie de ton bagage après tout. N'hésite pas à poursuivre les recherches de ton côté. Mais... je ne pense pas que l'Uros soit vraiment prêt à passer à ce niveau technologique. Si tu te sens capable de les mettre sur la voie, je ne peux t'en empêcher. Mais sois prudente... Oh ! Mais le temps passe si vite ! Monsieur Edel t'attend au hangar 4. File te changer ! Et n'oublie rien, tu n'auras pas le temps de repasser par ici.

    - A bientôt Professeur.

    - Adieu Reën..."



    La porte claqua. Reën terminait d'enfiler ses gants. Nêrens attendait à côté d'un monticule recouvert d'une toile opaque. D'un geste il l'invita à s'approcher, la couvant du regard au passage. Une merveille cette matière thermique, elle épousait si parfaitement les courbes discrètes et adorables de Reën que ça aurait pu en être indécent. La Techno Sapiens n'y prêtait pas attention, mais ce genre de détails n'avait jamais échappé aux autres. Alors qu'elle n'était plus qu'à un mètre, il tira sur la toile, dévoilant sous les yeux plus qu'ébahis de la demoiselle, une moto. Mais pas n'importe laquelle. Un modèle récent, tout en courbes et aux couleurs de la nuit (un peu dans le style de Tron Light Cycle). Reën était en admiration totale : c'était autre chose que les bolides rafistolés qui s'affrontaient lors des courses de Nova Drifting !

    Il lui prit la main et la fit s'asseoir :

    "Elle est à toi."

    Comme ça, tout simplement.

    "Je... ne comprends pas."

    Il lui sourit.

    "C'est un cadeau. Elle ne peut être pilotée que par toi. Tu dois savoir que ce modèle est assez sélect. Elle n'est pas à reconnaissance vocale mais elle reconnait ton empreinte technologique, c'est-à-dire tes prothèses. Personne d'autre que toi ne sera en mesure de démarrer ce bijou. Hum... Par contre, je pense qu'il te faudra un temps d'adaptation avant de bien la maitriser, alors sois prudente, d'accord ?"

    Il n'attendait pas de remerciements, elle ne saurait pas lui en donner à temps. Et elle devait franchir la passerelle d'ici une petite heure. Elle y parviendrait. Avec un autre véhicule, cela aurait été plus discutable. Mais là, il n'y avait aucun risque qu'elle soit en retard. Il lui prit son sac qu'il glissa dans le compartiment prévu à cet effet, et lui présenta rapidement les différentes fonctions de l'engin. Réglage de la vitesse, de la position du siège, ouverture et fermeture des compartiments, etc. Nêrens donna ses dernières recommandations. Comment le joindre, quand, où... Reën avait toutes les cartes en main. A elle de les jouer avec justesse.

    "Je pense que tu es prête. Tu as un guide intégré au pilotage pour faciliter la conduite. Ce ne fut pas simple mais nous avons téléchargé la plupart des maps de l'Uros. Tu trouveras facilement ton chemin... Hum... la passerelle ne doit pas être gardée. Inutile donc de te préoccuper de ce genre de 'formalités'."

    La jeune femme prit place, posa les mains sur les poignées ultra-sensibles et activa la moto. L'activation fut suivie d'une mise en lumière de type néon qui était loin d'être discrète. Mais comme il s'agissait de la marque de fabrique de l'appareil, il ne fallait même pas compter sur l'option discrétion. Tant pis ! Il faudrait faire avec.

    Il était temps ! Nêrens donna une tape sur la fesse de Reën, la faisant sursauter. Il se retint de rire : elle risquait de faire face à des situations bien plus 'étranges' lorsqu'elle serait seule à bord de l'Uros. Ils ne l'avaient aucunement habituée aux comportements sociaux. Il allait finir par regretter de ne pouvoir assister en personne à une telle expérience. Il se contenterait des compte-rendus mensuels que Reën était tenue de faire avec assiduité.

    "Hum... Reën ?

    - Oui, Boss ?"


    Il soupira, s'approcha près, tout près de la jeune femme. Leurs visages se touchaient presque. Et il lui donna simplement un coup de tête, léger.

    "Le casque !"

    Il lui posa le casque assorti à la moto sur la tête, et la laissa se dépatouiller avec. Il avait failli l'embrasser... Mais cela aurait été une très mauvaise idée. Juste avant son départ, ça ne l'aurait pas fait. Elle ne l'aurait sans doute pas compris, et puis... elle allait être absente pendant une longue période. Non ça aurait vraiment été idiot s'il l'avait fait. Dissimulant sa gêne du mieux qu'il put, il se décala et actionna l'ouverture de la porte du hangar. Allez file maintenant... Sinon je ne te laisserai jamais partir.

    Reën pressa doucement son pied sur la pédale, et arracha un profond grognement à la machine. Quelques manœuvres plus tard et elle s'élançait hors du hangar, avant de rejoindre la voie rapide en direction de la passerelle. Ne laissant derrière elle qu'un sillon luminescent, image résiduelle... et un Nêrens plus affecté qu'il ne l'aurait pensé. Attendre un mois pour avoir de ses nouvelles. Ce n'était rien. Un mois. Serait-elle capable de mener sa mission à terme ? Il se surprit à espérer le contraire, pourtant il savait qu'elle ferait tout pour ne pas le décevoir lui... et le RS Ophiuchi.



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    Reën Fei Vide
    MessageSujet: Re: Reën Fei   Reën Fei EmptyMar 21 Déc - 23:24

    Buh le bisouuuuu ! Non mais j'adore la réaction de Nêrens xD ! Je suis sûre qu'il aurait a-d-o-r-é l'habituer aux comportements sociaux - il en aurait peut-être profité au passage ~ -. En tout cas j'aime bien comme les scientifiques choisissent leurs cobayes et puis la volonté de Reën. Elle se bat, elle en veut quoi x). Toutefois on voit bien qu'elle n'est pas une machine. Si elle ne peut pas infliger des blessures physiques graves, peut-être que ça changera dans un univers inconnu. Je me demande comment elle va aussi gérer sa peur ._. ( et puis j'aime beaucoup la touche technologique ! Ça fait pas choucroute tsss ). Allez mademoiselle, bienvenue dans cet vaisseau que vous trouverez sûrement hostile et bon courage pour vos futurs entretiens d'embauche !

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    Reën Fei

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