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 Haze Winston [Terminish]

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Haze Winston

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Haze Winston
The Wild's Path
Messages : 4



Haze Winston [Terminish] Vide
MessageSujet: Haze Winston [Terminish]   Haze Winston [Terminish] EmptySam 18 Déc - 0:45

Détenu n°02Y1108-3020

NOM : Winston
PRENOM : Haze
SURNOM :
AGE : 32 ans
METIER : Pas d'emploi stable
LIEU DE VIE : Raimyo
LIEU DE TRAVAIL : Variable
LOGE : Ios

Profil Psychologique
Donnie Thompson, patron d’un petit garage de Raimyo
Pardon ? Winston ? Nah, c’est pas un mauvais bougre. Vrai qu’il a pas l’air très aimable comme ça, mais c’est un brave type. Je suis d’accord, il a l’air d’une grosse brute quand on le voit de loin, avec sa tête de taulard et son allure de truand, mais en réalité, c’est un type terriblement intelligent. Il parle plusieurs langues couramment, des langues qu’on utilise même plus de nos jours, c’est pour dire l’intérêt qu’il portait à ses études. Et il se débrouille encore pas trop mal. Il arrive même que ça lui serve encore. C’est comme ses connaissances poussées en histoire. Ce gars là est une véritable mine de connaissances à propos de toutes ces civilisations antiques dont on entend quasiment plus parler aujourd’hui. J’vous parle même pas de sa culture. Musicale, artistique… c’est à s’en demander ce qu’il fait à bosser ici, les mains dans le cambouis… mais je dois avouer que je suis bien content de l’avoir dans mon atelier, ce garçon. Son côté perfectionniste en fait un très bon travailleur, acharné et attentif au moindre détail. Et je peux vous dire qu’en mécanique, c’est une qualité qu’il vaut mieux avoir. Bon, il est très sûr de lui, et ça peut créer des frictions. C’est un homme très fier, très orgueilleux. On a souvent des jeunes qui travaillent à l’atelier, et ils ont tendance à vouloir se frotter aux autres. Malheureusement, quand ça arrive avec Winston, ils déchantent très vite et se retrouvent avec quelques contusions à soigner. Mais ça leur apprend la vie, n’est-ce pas ? Et puis bien souvent, ils n’osent pas l’approcher. C’est qu’il est charismatique, le bonhomme. Il dégage une espèce d’aura sauvage, une voix qui vous dit « fais gaffe à ce gaillard là, c’est pas n’importe qui ! » Et croyez moi, une fois que vous l’aurez vu se battre, vous déciderez de faire confiance à cette petite voix. Vraiment, Winston est un type bien. Faut juste pas lui chercher de noises, et vous verrez qu’il est pas méchant. A vrai dire ça m’arrange bien d’avoir recruté un gars pareil au garage. Il rechigne jamais devant du boulot, toujours prêt à rendre service. Ce gars est courageux comme pas deux. Je l’ai vu aller aux devants d’une bande de casseurs et leur tenir tête à lui seul. C’est un bagarreur, on y peut rien, il aime ça. Mais il a des valeurs. Une éthique. Il ne ferait jamais de mal à une femme, sauf si celle-ci le mérite vraiment. Et encore moins à un môme. J’sais pas pourquoi vous enquêtez sur lui, mais je peux vous assurer que Winston ne m’a jamais causé aucun problème.
Sven Kovacs, détenu
J’ai jamais su si Haze était vraiment un homme, ou bien une sorte d’hybride, croisé avec un clébard ou bien un loup. Pendant qu’il purgeait sa peine, il a toujours été solitaire, distant. Quand t’es en taule, tu dois fonc-tionner en groupe, te trouver des « amis » pour te protéger. S’isoler, c’est vu comme une forme d’hostilité envers les différentes communautés de la Cage. Et quand t’es considéré comme hostile, dans la Cage, c’est mauvais. Mais Haze s’est toujours débrouillé avec ça. Il a jamais eu besoin de qui que ce soit, et ceux qui tentaient de lui créer des ennuis ne s’y sont jamais repris à deux fois. C’était un gars méfiant, qui ne faisait confiance à personne. On a cherché tous les moyens de le corrompre, mais y avait rien à faire, il a jamais prêté allégeance à personne. Et pourtant, j’peux vous garantir qu’on lui a proposé tout ce qui est possible dans une prison : protection, argent, filles, drogues, clopes, bouffe… mais non, il a toujours refusé. Y en a beaucoup qui ont essayé de le baiser, mais en fin de compte, il s’est jamais laissé avoir. D’ailleurs, ceux qui ont voulu l’entuber s’en sont mordu les doigts et ont appris à leurs dépens qu’Haze était un foutu rancunier. Comme un animal. Il n’a jamais oublié les droites qu’il a reçues, les brimades, les menaces, et il s’est toujours employé à rendre coup pour coup, avec une application foutrement effrayante. Dans le genre violent, y en a pas deux comme lui. Je me souviens de ce jour où un gros bonnet de la prison a voulu lui mettre la pression et le forcer à rejoindre sa petite pègre. C’était dans la cantine. Haze a réagi brutalement, en un éclair. Il a attrapé la cuve d’huile frémissante, et l’a balancé sur le petit caïd. Après ça, tout le monde y a réfléchi à deux fois avant d’aller lui parler. On l’a vu se battre contre trois gars à la fois et leur tenir tête à lui seul, passer un type à tabac dans les douches pour avoir eu le malheur de l’avoir insulté, et ça n’était rien en comparaison à ceux qui ont voulu l’embrigader de force. On retrouvait souvent ces mecs là en sang, à gémir dans un coin, l’air traumatisé. Haze était tellement impulsif qu’on l’a vite catalogué dans la catégorie des types à ne pas emmerder. Un vrai fauve en Cage. Quand il se tenait tranquille, il bouquinait dans sa cellule, soulevait de la fonte, et il lui arrivait même de discuter avec d’autres détenus. J’avais la chance de jamais lui avoir causé d’ennuis, et je parlais un peu avec lui de temps en temps. Ce type était d’un pessimisme déprimant. Mais je devais bien avouer que sa vision de notre société était juste. Dans le fond, c’était un type blasé, et tout ce qu’il avait vécu le rendait tellement triste que quand on discutait, j’avais l’impression qu’il avait juste envie d’en finir, de se foutre en l’air. D’ailleurs je me demande ce qui l’en empêche. Après tout, il a l’air d’un type qui n’a rien à perdre… enfin, en tout cas, j’crois pas qu’il soit foncièrement mauvais. C’est un bon gars, il a des principes. Un peu bourru, mais pas méchant dans le fond. Faut juste pas l’emmerder, parce qu’à ce moment là, croyez-moi, vous risqueriez de le regretter.


Profil Anthropométrique
Le Gros Paulie, client du Rêves
Tiens, j’ai revu Haze y a pas très longtemps. Il traînait du côté d’un bar un peu louche de Downtown, couvert de cambouis, le larron. Il devait encore revenir du garage de Tony, il m’semble bien qu’il y bosse en ce moment. Quoi, tu connais pas Haze ? Mais si, Haze Winston, t’en as forcément entendu parler si tu viens ici ! Bon, attends, tu l’as au moins déjà vu dans le coin. J’te dis que si, il vient souvent boire un verre ! Un type un peu pâle ! Il a une peau presque transparente par endroits. On peut voir tout un réseau de veines bleuâtres qui palpitent lentement comme son cœur bat. Un vrai circuit qui s’emmêle dans tous les sens, qui court sous sa couche de cuir, et qui ressort particulièrement sur ses avants bras. Ils sont criblés de minuscules cicatrices, d’ailleurs, ses bras. Toutes petites, et certaines plus vieilles que d’autres. Plus marquées. Des traces d’injections, des substances pas très légales aux effets pas très clairs. Mais y a pas que des marques d’aiguilles, sur sa peau. Ça non, c’est qu’il a vécu d’autres trucs, il n’a pas connu que cette saloperie, et il s’est bien repris en main, d’ailleurs. Il a des cicatrices plus grosses, comme cette vilaine balafre sur son ventre, par exemple, un coup de couteau dont il a écopé lors d’une rixe qui a mal tourné pour lui. Et celle-ci à l’arcade, pas très bien visible, mais qui est bien là, une autre encore dans le dos, au niveau de l’épaule. Une balle perdue, il a eu un sacré coup de chance qu’elle ne le tue pas. Ça te dit toujours rien ? C’est quand même curieux… pourtant c’est dur de le rater. C’est qu’il se porte plutôt bien pour un ancien toxico, le Haze. Il a des muscles puissants, épais, encore performants, qui s’étirent et se détendent… une sculpture, mon gars, un vrai physique de champion. Si tu voyais ses biceps gonflés à blocs, et ses épaules larges et bien carrées… ça lui donne la carrure impressionnante d’un de ces gaillards que t’irait sûrement pas embêter seul. Sans parler de ses grosses mains, des battoirs larges comme ça, et crois moi, quand il frappe avec, ça laisse des traces. D’autant qu’il sait s’en servir, de ses paluches, l’ami Winston. Et puis il doit bien culminer aux alentours du mètre quatre-vingt-seize, alors tu t’imagines bien qu’il est plutôt intimidant… alors, tu te souviens maintenant ? T’as vraiment une mémoire de légume, toi… c’est un gars qu’on rate pas, pourtant…
Emma, fille de nuit
Tu sais, ma belle, les garçons qui viennent nous voir, ce sont souvent des jeunes en manque d’affection. Ils sont maigres et glabres, arrogants, mais en réalité, ils se trompent sur eux-mêmes… ils devraient plutôt retourner chez leur mère. C’est d’amour dont ils ont besoin, d’être rassurés sur leur virilité blessée par une maman attentive. Mais pas de femmes comme nous. Tiens, d’ailleurs, j’ai eu un superbe morceau, cette nuit. C’était un bel homme, comme on en voit rarement ici, et bien différent de tous ces minets en mal de sensations. Oh, oui, lui c’était… un homme, un vrai, mûr et bien viril, avec de beaux muscles saillants et frémissants, dans des proportions qui font qu’un homme est un homme. Un tatoué. Il avait de grands entrelacs d’encre noire qui couraient sur son dos, ses bras, ses côtes… des tatouages venus d’une vieille civilisation nordique, qui racontent son caractère de combattant. Un marteau ici, et là, un bouclier, un cor de bataille enroulé sur son bras. Sa peau était un peu rude, mais ce n’était pas désagréable pour autant, et ses doigts rugueux faisaient rapidement oublier ce désagrément mineur. Il avait un charme de truand, une belle tête de hors-la-loi de l’Ouest Américain, avec sa mâchoire carrée, bien dessinée, hérissée de favoris sombres et parfaitement taillés, son nez droit qui a écopé d’une fine cicatrice à la base, et son sourire de tombeur aux dents blanches… au dessus de ça, il y avait ses yeux tristes, ses yeux d’homme qui en a vu de dures, qui s’enfonçaient profondément sous ses arcades légèrement proéminentes, et qui lui donnaient un air sombre. Ses yeux… ma chérie, tu verras beaucoup d’hommes dans ta carrière, et avec le temps, tu apprendras à reconnaître un homme qui souffre. Celui-ci, je ne crois pas me tromper en te disant qu’il doit mener une dure vie… il avait de beaux yeux, un drôle de marron qui tirait sur le rouge, et un regard plein de rancœur, étincelant de violence, mais terriblement triste. Des yeux de bandit, de tueur, froids et sombres, blasés. Un regard d’enragé qui brûle à vif, mais qui respire la lassitude, la fatigue, souligné de cernes sombres qui disent à quel point la vie l’a blessé. Il s’en est allé ce matin, et il m’a dit son nom avec sa voix grave et rauque. Il a renfilé son vieux jean un peu délavé, son t-shirt au ras des muscles, ses grosses rangers, puis il a rapidement ramené en arrière ses cheveux sombres, et il s’en est allé, sans un mot, en jetant son perfecto par-dessus son épaule. Un bel homme, oui, le genre qu’on aimerait revoit plus souvent, si tu veux mon avis…

Bribes de journal
Novembre 3024
Je me souviens.
Je me souviens des larmes de joie de ma mère, de mon père qui se tient là, sans rien dire, ému. Le bip-bip des appareils médicaux et la chaleur de la couveuse. Les médecins dans leurs blouses bleues qui n’ont que le mot « prématuré » à la bouche. En parlant de bouche, on m’y a collé un gros tube qui m’envoie de la nourriture régulièrement, et je suis coincé dans cette boite chaude et familière, mais stérile. Je m’appelle Haze Winston, et je suis arrivé un peu plus tôt que prévu sur l’énorme tas de ferraille, comme un cheveu sur la soupe. Je suis un gosse un peu frêle, maigrichon, un peu palot et pas très vif. Une pauvre chose chétive et souffreteuse qui piaille et dort à tour de rôle. Papa s’inquiète pour ma santé, presse les hommes en bleu pour savoir comment je vais. Je passe par des mains rudes qui me palpent, me tournent et me retournent, on m’examine sous toutes mes coutures. Puis un jour, on me sort de mon incubateur, et je retrouve les bras de ma maman. Une douce sensation de bien-être, de sécurité. Papa est là aussi, je sens sa présence. J’ai encore du mal à voir, mais je sens et j’entends bien. Je me souviens, allez savoir comment. Je me souviens des premiers jours.
Je me rappelle d’images colorées, de sons, de la musique fade du mobile au dessus de mon lit, du ronronnement constant des moteurs de l’atelier de papa, et de l’odeur sucrée de maman.
Jonnhy boy always played the fool
He broke all the rules
So you think he was cool

Youth of the Nation
P.O.D.
J’ai vingt-deux ans, et je sors de Saint Adrian’s, diplômé en langues et histoire. Et avec mention, si c’est pas beau.
L’heure de faire le point, en somme.
Je crois que dans l’ensemble, je peux dire que ma jeunesse s’est plutôt bien passée. Après ma naissance, je me suis vite remplumé, devenant un gamin aux proportions normales, bien construit. Ma mère pouvait me laisser sortir avec les autres gosses sans avoir à se faire trop de mouron pour ma santé. J’ai appris à mes dépens que Raimyo n’était pas un petit havre tranquille, et qu’il y avait des endroits où il ne valait mieux pas traîner quand la nuit tombait. Je ne peux pas compter les heures passées à crapahuter dans les quartiers calmes avec ma petite bande, un groupe de jeunes paumés de mon âge, qui s’accrochaient aux basques du premier gars charismatique qui passait. En l’occurrence, moi. On découvrait régulièrement de nouvelles planques, des bons plans pour passer des moments peinards le soir venu, en sécurité, sans avoir les parents sur le dos. Je suis devenu une espèce de petit caïd, la petite frappe du coin. Je voyais de grands types costauds se distribuer des beignes de boxeurs, s’amocher salement dans des rixes de bar, jurer comme des charretiers, puis je les imitais, et ça me valait respect et notoriété au sein de notre petite communauté de jeunes parangons. J’étais bon en cours, sans pour autant être un élève modèle. Je ramenais d’assez bonnes notes à la maison, et les profs de Saint Adrian’s s’arrachaient les cheveux à cause de mon soit disant potentiel inexploité. Le genre de gosse doué, mais totalement désintéressé de ce qu’on essaye de lui faire rentrer dans le crâne. J’étais talentueux. Pas en tout, mais ce que je faisais, je le faisais bien. Un début de crise d’adolescence survint. Une petite rébellion vite résorbée par de vives altercations avec mon paternel qui, sommes toutes, avait raison sur toute la ligne : j’étais juste un petit con qui foutait sa vie en l’air. Mais bon dieu, qu’est-ce que je la regrette, cette vie de pacha, à faire les quatre-cents coups avec la bande. Les années passaient trop vite. Des années plus ou moins heureuses, très mouvementées, avec leurs hauts et leurs bas, durant lesquelles j’ai connu tout ce qu’un adolescent lambda doit expérimenter : les potes, les fêtes, les joints, l’alcool, les bastons, la victoire (héroïque), la défaite (qui s’avérait souvent cuisante), et ces trucs totalement inutiles et franchement chiants comme les premières amours, les filles, les « choses de la vie », comme disait ma mère. J’ai du me calmer vers mes dix-huit ans, quand j’ai réalisé qu’il ne me restait que quatre ans à purger à l’institut, et que si je n’voulais pas finir ma vie noyé dans mon vomi au milieu du caniveau, il valait mieux que je me décide sur mes perspectives d’avenir. Comme je me démerdais plutôt bien en langues et que l’histoire était une de mes passions du moment, je me suis spécialisé dans la filière adéquate, et je me suis mis à bachoter comme un dément. Le truc le plus intéressant qui m’est arrivé à cette période, c’est probablement ma terrifiante aventure avec une certaine… Janis ? Jane ? Ah, non, c’était Jolene. Une minette qui s’était fait un peu trop de film parce que notre relation avait duré un peu plus d’un mois, ce qui à l’époque était un record de longévité – j’évitais de rester trop longtemps avec la même fille –, et qui aurait commit un crime passionnel contre ma personne si je ne lui avais pas collé une sacrée droite en la voyant sortir un couteau de cuisine de son sac à main. Je préfère passer les détails de cette triste histoire sous silence…
Creature kissing in the rain
Shapeless in the dark again
In the hanging garden, please don't speak
In the hanging garden, no one sleeps

Hanging Garden
The Cure
C’était impossible de ne pas la regarder, et encore moins de ne pas penser qu’elle était probablement la plus belle femme que j’aie jamais vue. Elle avait cette peau douce et fraîche de petite fille, ces traits fins infiniment délicats, et de longues mèches de cheveux blonds qui s’écoulaient sur son dos. Je me perdais dans ses beaux yeux fauves qui pétillaient de joie de vivre et d’optimisme. Elle était forte, malicieuse. Elle était belle. Même dans mes plus mauvais jours, il suffisait que je voie une délicieuse fossette se former au coin de ses lèvres pour retrouver le sourire. Et elle était à moi. Curieuse relation. Aujourd’hui encore, je me demande si ce que je ressentais pour elle relevait de l’amour ou de la folie. C’était une liaison sauvage, passionnée, dénuée de raison ou de rationalité. Presque violente. Elle me consumait, et je la dévorais. Je me brûlais les ailes lorsque j’étais auprès d’elle, mais son contact était si doux qu’il m’était impossible de m’en séparer. J’étais devenu accro à elle, et rien au monde n’aurait pu me sevrer. Ma vie ne semblait tourner qu’autour d’elle. Seul son bonheur m’importait, et le reste n’était rien. Je pouvais avoir le moral au plus bas, tant qu’elle allait bien, alors rien d’autre ne comptait. A mes yeux, même les plus belles divas de la Lux ne pouvaient pas lui arriver à la cheville.

Angie.
On s’était rencontrés dans un petit bar de Raimyo où elle bossait comme serveuse. Pour elle comme pour moi, c’était difficile de boucler les fins de mois. Malgré tout, elle conservait son sourire tranquille, sa sérénité, son optimisme chaleureux. J’admirais sa force, moi qui persistais déjà à m’enfoncer dans mon pessimisme résigné. Son patron était un vieux moustachu gras et libidineux, avec un début de calvitie et des vieilles chemises aussi laides que ses cravates défraîchies. Malgré tout, malgré les remarques acerbes de ce vieux salopard qui essayait de la tripoter dès qu’il en avait l’occasion, malgré les saoûlards qui la draguaient grassement, malgré sa paye minable, elle tenait bon. Et pour cela, j’avais un respect infini envers elle, car moi, je n’étais même pas foutu de conserver un boulot. A l’époque, malgré mon diplôme avec mention, j’avais des difficultés à trouver du travail dans la voie que j’avais choisie. Qui s’intéressait à l’histoire ou aux langues, après tout ? Désormais, sur l’Uros, tout n’était plus que superficialité, popularité, classe sociale… les souvenirs périmés d’une époque qui désormais n’est plus qu’une lointaine illusion n’intéressaient plus personne, désormais. La bibliothèque d’Arkmeen accepta d’embaucher le jeune homme à l’air patibulaire que j’étais. Ce fut mon premier vrai job, que je n’ai d’ailleurs pas conservé longtemps. Le directeur me payait une misère malgré mon travail acharné, et après lui avoir fait part de mon mécontentement, il m’a fait part du sien en me foutant purement et simplement dehors. C’est à ce moment là que j’ai commencé à faire n’importe quoi pour de l’argent. Pour conserver mon minuscule appartement digne d’un hôtel-capsule. Je travaillais comme barman, exterminateur de vermine, éboueur, caissier, dans des bureaux, des usines, dans la rue. J’voulais pas d’aide de mes parents, qui en bavaient déjà assez comme ça. Alors il fallait que je me démerde. Un jour, je foutais les mains dans le cambouis, le lendemain, je devais mettre mes habits du dimanche pour bosser comme larbin d’un riche propriétaire de la Lux. J’étais tellement différent d’Angie et de sa stabilité que je me pose encore cette question : pourquoi moi ? Je lui ai demandé à plusieurs reprises, mais tout ce que j’ai obtenu en guise de réponse, c’était un « T’es bête, Haze », accompagné d’un soupir faussement consterné. Notre relation s’est construite naturellement. Comme un rien. On s’est donc rencontrés dans ce fameux bar où je l’avais abordée. Au début, c’était purement amical, on discutait, on s’entendait bien. Ses goûts étaient similaires aux miens : musique, cinéma, littérature... en plus d’être terriblement belle, elle était cultivée. Que demander de plus ? Puis un jour, fatalement, disons que ce qui devait arriver arriva.
J’sais pas trop quoi raconter de plus à propos de notre rencontre. Après tout, y a que moi que ça regarde.
When I was just a baby my mama told me.
Son, always be a good boy, don't ever play with guns.
But I shot a man in Reno just to watch him die
now every time I hear that whistle I hang my head and cry

Folsom Prison Blues
Johnny Cash
Les jours passent comme au ralenti entre ces quatre murs. De quoi devenir dingue en peu de temps. Mais avant d’atterrir dans cette foutue cellule, tout s’était accéléré. Comme si quelqu’un s’était amusé avec la télécommande et avait appuyé tour à tour sur avance rapide, puis pause, puis avance rapide et encore pause…
La vie est une chute. On se rattrape à tout ce qui passe. Enfant, ce sont les parents qui nous empêchent de tomber. Ils nous gardent dans un écrin protecteur et rassurant, nous préservent de cette descente aux enfers. Et puis on devient adulte. On relâche cette prise, de gré ou de force, et on tombe, sans fin, toujours plus bas. Personne ne touche jamais le fond, car on ne peut pas s’écraser dans cet abîme. Il n’y a que des gens qui tombent plus vite que d’autres. Il faut trouver soi-même une prise à laquelle s’accrocher pour empêcher cela. Ma prise à moi, c’était Angie. C’était le fils qu’elle m’avait donné. Le bonheur que me procurait leur simple vue. J’avais quelque chose à aimer et à protéger, et grâce à cela, mon train de vie harassant devenait plus agréable. Je me contre-fichais du reste. Enchaîner les boulots au jour le jour ne me dérangeait pas, pas plus que la politique injuste de notre ère. Le plus dur, en fin de compte, était probablement de me retenir d’aller démolir le portrait du patron d’Angie, pour qu’elle ne perde pas son travail. Imaginez vous un peu qu’on vous arrache à cette vie trop heureuse, comme on extirpe un enfant du sein de sa mère. Est-ce que vous pouvez concevoir, ne serait-ce que l’espace d’un instant, qu’on vous enlève tout ce qui fait que votre vie est supportable, pour vous accabler encore un peu plus par la suite ? Ce genre de chose peut pourtant vous tomber sur le coin de la gueule n’importe quand, et c’est à ce moment là que vous réalisez à quel point le bonheur est fragile. A son boulot, Angie se faisait sans cesse draguer par les piliers de bars et les petits malins. Il fallait parfois que je vienne en toucher deux mots à un type un peu trop insistant, mais ça n’allait jamais plus loin qu’une petite explication dans les règles. C’est arrivé un soir. Un gars qui avait probablement un ou deux verres de trop dans le nez s’était mis en tête que ma femme était bien mignonne et qu’il l’aurait bien mise dans son lit. Mais Angie n’était pas du genre à se laisser faire, elle l’a envoyé paître, et le bonhomme n’a pas du apprécier. Ce qu’il s’est passé après, aucune femme n’en est à l’abri. Le mec n’a pas du apprécier de se faire rejeter. Il a attendu qu’elle termine le boulot, l’a suivie jusqu’à la maison, a attendu un peu. Je bossais de nuit, à ce moment là, alors je n’étais pas encore rentré. Une fois que la nourrice fut partie, le type a décidé que c’était le bon moment. J’vous laisse imaginer la suite. Quand je suis rentré, c’était comme si on m’avait balancé un parpaing à la gueule. Le choc est indescriptible. Ce dont je me souviens, c’est qu’il y avait du sang partout… un massacre. Toute ma vie s’est effondrée à ce moment là. Ma femme, mon gosse, cette enflure m’avait tout pris. La police a commencé à mener l’enquête, mais toutes les sanctions du monde n’auraient pas pu calmer ma colère. J’ai retourné le vaisseau à la recherche de ce gars, et quand je l’ai trouvé, je lui ai fait passer l’envie de faire ses saloperies. Si les flics n’étaient pas arrivés, je l’aurais probablement buté. Mais je l’avais tellement amoché qu’ils ont décidé de m’arrêter. Le jugement s’est déroulé en un éclair. Comme si tout ce qui s’était passé avant, le meurtre de ma femme, celui de mon fils, comme si tout ça n’était rien. Le type s’en est sorti avec une amende. Un membre de la Lux, un gars d’en haut. On l’a vite blanchi. Moi, en revanche, j’ai été rétrogradé et condamné à purger plusieurs années dans la Cage pour violence.
La Cage.
Je préfère vous en passer les détails. Ça a été huit ans de cauchemar. Huit ans à tourner en rond, à me défendre contre les autres détenus qui essayaient de me foutre sur la tronche, à ressasser mes souvenirs, à refouler mes émotions. Huit longues années à me reconstruire. Et ça n’est pas forcément la chose la plus facile. En taule, on touche à la came, on voit des mecs crever, on est confrontés tous les jours à une condition miséreuse et inextricable. S’en sortir dans ce milieu, c’est un accomplissement en soi.

Je sors de ce trou à rat demain, et je le jure, je retrouverai l’enfoiré qui m’a détruit, et je lui ferai payer pour ça.


    { ORIENTATION POLITIQUE :
    Vous intéressez-vous à la politique ? Oui [X] _ Non [ ]
    Êtes-vous pour ou contre l'Empereur ? Pour [ ] _ Contre [X] _ Neutre [ ]


    { Et vous ~
    Code du guide du joueur :
    VALIDÉ - D
    Parrainage ? Oui [ ] Non [X]
    Avez vous été pris en charge ? oui [ ] non [X]
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Daisuke Akihiko

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Haze Winston [Terminish] Vide
MessageSujet: Re: Haze Winston [Terminish]   Haze Winston [Terminish] EmptyLun 31 Jan - 21:51

Tout d'abord, bienvenue à bord de l'Uros !
Tu es notre tout premier ex-prisonnier, c'est pas beau la vie ? Et tu as le profil en plus ! (Les admins sont contentes ~)
Ahem, plus sérieusement, je trouve Haze franchement sympathique pour un gros ours capable de vous arrachez la tête en trente seconde. (Voir 10 je dirais. o3o) Cela dit, je dois avouer qu'au début je trouvais que c'était un peu trop flatteur comme fiche, il est grand et fort, beau garçon dans son genre, personne ne peut le battre, même contre trois hommes il gagne. Disons que c'est un peu 'trop' si tu vois ce que je veux dire ? Mais la suite, l'histoire surtout, à réussit à me convaincre que ce n'était qu'un petit désagrément.

Bref, j'espère que Haze retrouvera le salaud qui lui a volé sa vie et puis qu'il fera entendre parler de lui. Pas mal de gens pourraient avoir du boulot pour lui à mon avis. xP Bonne chance pour la suite !
Fiche Validé !
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Haze Winston [Terminish]

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