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// Nom code fiche Projet : Beta V. // Immatricule : Habilitation spéciale requise // Ancien statut : Habilitation spéciale requise //

Nom: *Mot de passe requis* Prénoms: *Mot de passe requis* Surnoms: Ismael Maddox

Métier: *Mot de passe requis* Age: *Mot de passe requis* Vaisseau originaire: Xion

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Tranche de vie

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Spoiler:

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Dossier médical et psychiatrique:

Docteur Swann, médecin traitant attitré au patient : Ismael Maddox

Destinataire: Maison présidentielle

*... on peut donc clairement considérer que l'implantation est une réussite, contre toute attente. La patiente a retrouvé l'ensemble de ses capacités motrices, physiques et sportives selon les résultats des derniers tests.

Bien qu'à l'heure actuelle, il reste encore quelques faiblesses musculaires et nerveuses, l'évolution est supérieure à tous les espoirs que nous avons fondé et à tout ce que nous connaissons actuellement.
Il est clair que le sujet Ismael Maddox, ou plus exactement sa greffe, réalisée à la suite de l'accident qui a détruit une partie des bâtiments scientifiques appartenant à la famille présidentielle, est une nouvelle étape dans la science médicale moderne et que le sujet est à suivre avec le plus grand interet.
Il reste encore de nombreuses zones d'ombres sur cette nouvelle forme de greffe, et nous ne pouvons être assuré que le désordre mental de la patiente ne provient pas de celle ci mais du choc opératoire ou d'une pathologie déclarée tardivement.
On peut aussi noter que la greffe continue de se développer et de "parasiter" les nerfs et synapses pourtant viables, elle est à présent fusionnée avec 75% des nerfs sensitifs. Il nous est impossible de maitrisée son développement ou de ralentir sa progression dans le corps de la patiente.
Les tentatives pour retenter l'expérience se sont, pour l'instant, conclu par le décès des porteurs, ce qui laisse à penser que le plan physique et psychologie hors du commun (bien que je ne puisse accéder à ses dossiers antérieurs à l'accident) de Maddox a énormèment joué dans la réussite du projet.

Sur le plan physique, les derniers résultats indiquent:

• La vue est encore sensible, les brusques changement de luminosité sont difficilement traités pour l'instant, au vu des progrès réalisés, il est plus que possible que cet effet secondaire disparaisse. Pour l'instant, le port de lunette teintée reste l'unique solution à ce désagrement.
•Le système musculaire et cardio-pulmonaire fonctionne parfaitement, cependant de brusques mouvements compulsifs continuent d'apparaitre et se multiplient au fur et à mesure de l'avancée de la greffe. Il est possible que ceux ci soient provoqués par de légères décharges électriques intramusculaires ou cérébrales.
•L' importante fatigue physique et les démangeaisons dont se plaignait la patiente sont, au vu des résultats, toujours inexpliquées mais bien présentes et non pas psychosomatiques.

Sur le plan psychologique, les derniers résultats indiques:

•Aucune amélioration notable... la patiente continue à avoir des sautes d'humeur menant souvent à une violence physique et verbale. Celles ci ne durent que quelques minutes et disparaissent rapidement pour laisser place au caractère habituel, il est alors quasi impossible de se rendre compte de sa souffrance mentale.
•Le diagnostique reste le même: paranoïa, agoraphobie, kenophobie sont à déclarer.
•La patiente continue d'avoir des peurs irrationnelles et inexpliquées, ne pouvant lui parler directement, il m'est difficile d'en comprendre l'origine ou de les lister entièrement. La plus récurrente et étrange est celle de ses refus catégoriques de jouer à tout ce qui s'apparente à des jeux de hasards.
•Les scènes d'automutilation que la patiente s'infligeait se sont terminées dès qu'elle a repris une activité physique importante, de même que la presence de "son" qu'elle attribuait à sa greffe qui, selon ses mots, "la dévorait à grand bruit de mâchoire".

Je rajoute cependant plusieurs éléments inexplicables jusqu'à présent et qui semblent s'apparenter à des effets secondaires à la greffe.
•La patiente est sujet à d'importantes migraines, vomissements, saignements de nez, faiblesses musculaire quand elle reste trop longtemps en presence d'objets électroniques... par ailleurs, et bien que j'éprouve d'immenses difficultés à l'accepter, il semblerait que certains instruments soient... influès par sa presence et qu'elle provoque chez eux des légers dysfonctionnements. Il s'ajoute qu'elle subit constamment une très forte dose d'électricité statique impossible à calmer. Une partie de l'équipe se permet d'émettre l'hypothèse que les influx nerveux qui parcourent son corps seraient accentués par la greffe et pourraient entrainer ce genre d'effets électromagnétiques. Les recherches continues dans ce sens, à défaut d'une autre explication possible. Il est donc important de nuancer les résultats qui ne sont pas sur à 100%, surtout en matière de contrôle psychologie, la puce de comportement ne fonctionnant visiblement que par intermittences.

Par ailleurs, la patiente continue de proférer des menaces vis à vis de la famille présidentielle et continue d'affirmer être la source de l'explosion des bâtiments. Bien que ses arguments et preuves restent flous, ses discours et descriptions parlant de clonage et de recherche interdites par le code de déontologie de la recherche de Xion sont cependant plausibles, aussi, je me permets Monsieur le frère du président, et sans vouloir manquer de respect ou remettre en cause votre position, de demander une nouvelle fois de plus amples informations sur le passé du sujet et sur les conditions de la mise en place de sa greffe. "

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Swann déglutit en croisant le regard azuré, qui semblait la fixer sans qu'il lui soit pourtant possible de la voir. Ses mains se posèrent sur la vitre sans tain, laissant une fine trace moite. Il faisait chaud... l'air devenait étouffant autour d'elle, à moins que se ne soit l'excitation qui ne fasse bouillir son sang? La jeune chercheuse ne savait pas... la seule chose qui était sure au fond de son esprit pourtant si analytique et si peu habitué à ce genre de réaction, c'était qu'elle ne pouvait réprimer cette fameuse excitation qui devenait croissante au fond elle... une excitation un brin morbide et malsaine, elle le reconnaissait sans sourciller. Mais comment résister? Comment lutter contre cette sensation grisante? Cette sensation de pouvoir admirer un animal sauvage et dangereux, d'être témoin de puissance et en même temps, de savoir qu'on avait tous les droits sur lui: Droit de vie et de mort, droit d'enfermer toute cette violence derrière quelques barreaux sans craindre pour sa vie, le droit de se prendre pour dieu tout simplement.

Elle était le maitre incontestable sur cette femme qui était de loin son ainée, et qui pouvait sans difficultés la mettre au tapis. Cette femme...juste en face d'elle.. seulement séparée d'elle par une épaisseur de verre incassable. Elle la voyait enfin. Elle. Ismael. Le nom coula comme du miel dans sa gorge, et la chercheuse tourna la tête vers l'immense silhouette dans le fond de la pièce. Cette ombre parmi les ombres, dont seul le sourire d'un blanc éblouissant se voyait dans la faible lumière du générateur de secours.

"Une chance que nous soyons bientôt arrivée... je n'en peux plus de supporter cette chaleur.", la voix était grave, un brin amusée de voir la réaction de la jeune femme." J'ai encore du mal à croire qu'elle a réussit à endommager le générateur principale."
Un rire sarcastique échappa à Swann qui se repris rapidement, se rappelant à qui elle avait à faire. Ce n'était pas le moment de manquer de respect, même si le temps passé dans la cabine avait finit par la rendre un peu colérique. L'attente se faisait vraiment trop longue. Elle se remis à fixer la vitre, observant les moindre faits et gestes de sa patiente qui, elle, avait trouvé un moyen de se défouler.
"Je vous avez prévenu.. mais les gens de votre service n'en font qu'à leur tête, vous devriez prendre un personnel plus compétant ou qui au moins à le réflexe d'écouter ce que les professionnels racontent. Je suis presque étonnée de voir que vous avez eu la bonne idée d'adapter la cabine d'emprisonnement de manière adéquate. Je n'ose pas imaginer les dégâts possibles qu'elles auraient pu faire au matériel dans le cas contraire. Et même si j'imagine que le cout pour utiliser de si vieille technologies est exorbitants, elle est tranquille maintenant, ce qui est plutôt rare."

Accrochée à une barre qui n'avait jamais du être autant utilisée en deux heures, Ismael enchainait les tractions avec un rythme de métronome, sa respiration marquant les temps à chacun de ses mouvements. Ses cheveux courts, bouclés et bruns, collés au front par la transpiration, étaient l'unique façon de voir que la chaleur avait aussi effet sur elle. Deux heures... la brune avait passé près de deux heures à enchainer abdos, tractions et autres mouvements de sport sans rien dire, sans même montrer le moindre sentiment sur son visage aux traits incroyablement fin et figés, comme taillés dans de la glace.
Deux longues heures que la chercheuse et son "compagnon" devait supporter le supplice sous une chaleur qui devait avoisiner les 35°...mais Swann n'arrivait pas à se lasser du spectacle qu'elle avait sous les yeux. Tout semblait s'éclairer maintenant... pourquoi chaque tentatives de greffe avaient échoué sur les autres cobayes, comment elle avait réussit à survivre à la douleur et à ne pas sombrer un peu plus loin dans la folie.
C'était maintenant limpide, aussi limpide que ce regard d'un bleu incroyablement clair, si brillant de colère et de violence retenue que la chercheuse ne savait plus si elle devait trembler ou l'admirer. Peut être les deux .
Cette femme était parfaite, physiquement et mentalement parlant. Une sorte de roc incassable aux allures félines, du genre à pouvoir agir sous pression sans difficultés, à toujours chercher à s'améliorer et capable de vous détruire sans un remords. Le genre de femme qu'on ne croisait plus vraiment depuis des décennies, dans ce monde aseptisé et mécanisé qu'était Xion.
Dans son regard, dans sa gestuelle, Ismael était aussi féline qu'un être humain pouvait l'être, jusqu'aux mouvement de ses omoplates qui roulaient sous la peau, dans les ongles longs et tranchants qui avaient tant de fois blessés ses camarades scientifiques. La chercheuse savait... elle savait le danger qu'il y avait à rester à ses cotés. Comme tout félin en cage qui se respecte, la brune n'attendait qu'un moment de relâchement pour attaquer et rappeler qui était la vraie dominante. rappeler son statut par des coups de poings, des coups de tête, tellement de moyens si violent qu'il était facile de deviner que cette femme avait l'habitude de se battre bien avant son accident.

"Et elle fait ça souvent?" La voix rappela Swann à la réalité, et celle ci leva les yeux vers le ciel... se demandant l'intérêt d'avoir tapé tout ses dossiers alors que personne n'avait l'air de les avoir lu. "C'est tout de même impressionnant... surtout de nos jours, maintenant que la science nous empêche toute fatigue inutile. A croire que le destin fait bien les choses, c'était un morceau de premier choix qui nous est tombé du ciel. Littéralement... vu le choc qu'elle a subit avec l'explosion" L'homme eu un rire gras devant ce qui devait lui paraitre être une bonne blague et s'avachit contre l'un des murs, s'éventant nonchalamment avec sa main.

"C'est une habitude qu'elle a... donc oui, elle le fait souvent, à ce que je sais." Swann ignora la fin de la phrase et repris, préférant ne pas faire de réflexion sur cet humour des plus douteux. "Je n'ai jamais pu l'observer avant. Tout a était fait pour que les gens concernés par cette affaire en sache le moins. Je crois... je crois que sa lui permet de ne pas penser. De s'évader un peu, si vous voyez ce que je veux dire. Depuis le temps où elle est enfermée dans une boite... A moins que ce ne soit une habitude de son passé. On ne peut pas vraiment dire."

Il y eu un petit moment de silence, et alors que l'ombre allait reprendre, ne cachant plus sa curiosité, un bruit de pas se répercutant sur le sol métallique se fit entendre. Le sas s'ouvrit dans un léger grincement, provoquant un léger appel d'air frais et dévoilant dans une lumière blanche et vive, qui fit cligner des yeux les deux habitants de Xion, un homme portant l'uniforme de la sécurité d'Uros. Celui ci eut un mouvement de recul en affrontant la chaleur sèche et suffocante de la cabine. Il était petit, le regard supérieur et dédaigneux et une petite barbe brune en collier lui mangeait une partie du visage... Pas besoin d'un diplôme en psychologie pour sentir de loin le complexe d'infériorité de cet homme.
Intérieurement, Swan soupira... confier des postes comme l'immigration à des gens pareils, c'était du suicide pur et simple. Il ni avait pas à douter que cet homme aimait par dessus tout rappeler sa "toute puissance" et pour pourrir la vie de son mode, histoire d'oublier de possibles humiliations passées ou presentes. Finalement, mon diplôme en psychologie est peut être un peu plus utile que je ne le pensais.

"-Désolé de l'attente mais nous n'avions toujours pas reçu l'ensemble des informations concernant ce transfert et je devais en prévenir mon supérieur.. j'attends encore confirmation. J'espère que ça n'a pas été trop long. Heu..Vous avez eu des soucis techniques ou c'est un truc typique de chez vous cette chaleur? Je demande parce qu'à notre époque, pas savoir régler la température... pour un vaisseau qui se prétendent en avance technologiquement, sa le fout mal." Il eu un rire sarcastique, et frotta la petite décoration qui indiquait son rang dans la société. "Vu tout vos petits copains qui viennent, faut croire que le seul veritable vaisseau de ce nom c'est Uros... non?".
Et chauvin en plus... décidément c'est pas ma journée. Swan s'apprêta à lever les yeux vers le ciel, ou plutôt le toit métallique au dessus d'elle, lorsque le noir prit la parole après s'être avancé silencieusement derrière lui, et posa rudement sa main immense pour le retourner et le forcer à lui faire face, lui broyant l'épaule à en juger au craquement et à la grimace de douleur que le nouvel arrivant eu sur son visage.

"-C'est un truc de chez nous, voyons... on fait ça et après on s'amuse à courir à poil dans les sas de ventilation avant de se jeter dans une bonne petite orgie. C'est super bon pour le cœur. Vous faites pas ça ici? " L'ombre laissa une petit blanc avant de surenchérir, de plus en plus furieux et ne manquant pas de postillonner sur le nouvel arrivant tout en continuant d'exercer sa pression sur l'épaule.
"Mais vous êtes tous con ici? Nous vous avions prévenu des risques de pannes... et après nous avoir laissé dans ce sauna,, sans même vous inquiétez pour notre cargaison, vous essayez de faire le malin? C'est un truc typique de chez vous d'être un attardé mental en puissance? Faites gaffe, je vais finir par contacter MES supérieurs, et croyez moi, vous allez le sentir passer. Je peux vous ..."

"Sa suffit!" Hurla Swann qui réussit enfin à sortir de sa surprise pour intervenir, rouge de colère, tentant de stopper ce comportement qui risquait de causer bien plus de torts que de biens. Elle même avait de plus en plus de mal à rester patiente et à conserver son calme, ne rêvant que de pouvoir enfin avoir un peu de fraicheur. Mais de là à agir de la sorte... ce mec était il vraiment un politicien? Il en avait tout l'air dans son costume blanc sur mesure et ses allures "m'as-tu-vu", mais elle avait du mal à y croire à présent. Il fallait avouer qu'elle ne l'avait jamais vu jusqu'alors, et qu'elle n'avait aucune idée de la raison de sa presence. Il s'était présenté tellement vaguement et n'avait fait que poser des questions depuis le début... elle ne savait en fait strictement rien de lui malgré le temps qu'ils avaient passé ensemble. Swan eu soudainement une légère appréhension qu'elle préféra oublier rapidement, à son jeune age, la paranoïa n'était pas la bienvenue.

"Je ne veux pas repartir sur Xion à cause de vos conneries aux incidences diplomatiques inimaginables! Lâchez cet homme tout de suite espèce de grand malade! Quant à vous, cria t elle sans pour autant arrêter de fixer son collègue, laissez nous enfin sortir. Le voyage a été particulièrement pénible et stressant. Pourquoi diable avez vous besoins d'autant de temps? Tous les papiers sont en ordres et signés par notre propre Président, de quoi d'autre avez vous besoin? Vous savez que nous transportons une condamnée dangereuse... chaque seconde que nous passons dans un appareil défectueux et un risque qu'elle puisse s'échapper ou provoquer des dommages importants! "

Le mini pouce tenta de répondre, mais le grésillement précédant l'apparition d'un message sur écran projeté se fit entendre, et tous les regards se portèrent instantanément vers la silhouette fine et droite qui apparut au milieu de la pièce, brisant la tension et l'énervement général pour la remplacer par une certaine surprise d'être ainsi coupé au milieu d'une discussion aussi agitée.

" Ici un message de l'intendance de secteur immigration du vaisseau Uros. Le docteur Swan et la prisonnière Ismael peuvent débarquer sur le Quai numéro 5 où le reste de la procédure sera effectuée d'ici peu. Nous vous remercions de l'attente. "

Un nouveau grésillement, et l'image disparut aussi vite qu'elle était apparu, plongeant la cabine dans le silence. Tout aussi vite, l'homme jeta un regard hargneux aux deux personnes et claqua des talons en se retournant.

"Je vous laisse me rejoindre plus loin. Comme vous avez entendu, c'est uniquement le docteur Swan et votre condamnée... pas plus de deux personnes, c'est tout!" Cracha t'il, se massant l'épaule endolorie et se dépêcha de quitter la salle sans un regard en arrière en voyant le noir s'avancer de nouveau vers lui. Le bruit de ses pas s'évanouirent vite et le sas ouvert fut refermé, empêchant le moindre souffle d'air frais de repasser. La lumière baissa encore un peu. Il était temps de pouvoir enfin sortir, le générateur de secours commençait à s'éteindre lui aussi. Derrière la vitre, Ismael n'avait pas cessé ses activités, incapable de savoir ce qui venait de se produire et de savoir que la fin du voyage pour elle venait de commencer. La chercheuse envia le calme que sa patiente avait le droit d'avoir.

"Décidément, ce voyage est loin d'être tranquille. Enfin, nous y sommes presque. Bientôt on pourra souffler un peu."

La jeune femme soupira encore, jamais dans sa vie elle n'avait eu autant l'impression d'être épuisée et à bout de souffle. Il fallait avouer qu'avec ses modestes 23 ans, elle était encore jeune et venait tout juste de finir ses études. Elle ne s'étaient pas encore habituée au rythme de vie que sa patiente lui imposait. Swan ne s'était pas habituée à tout cela... tout simplement. Le passage d'illustre étudiante à celui de chercheuse au service d'elle ne savait qui, pour elle ne savait quoi, était difficile et stressant. Après tout, comment savoir si elle n'avait pas commis d'erreur ou si elle réussissait à combler les attentes de ses supérieurs? C'était peut être un peu trop pour ses jeunes épaules.

"D'ailleurs, je ne comprends pas... vous ne descendez pas avec nous?" demanda Swan en passant une main dans ses longs cheveux blonds tout en cherchant du regard ses notes qu'elle avait pris soin de prendre avec elle. "Comment cela se fait il?" Finissant de rassembler quelques papiers et son sac, elle regarda avec curiosité son interlocuteur. "En fait... je ne connais même pas votre nom. Comment vous appelez vous?"

L'homme, toujours immobile devant le sas ne dit rien, fouillant dans une poche de son pantalon. Pourtant, il arborait un léger sourire qui donna un frisson à la blonde. Malgré la faible lumière, elle le vit sortir ce qui semblait être un badge et l'accrocher à sa veste de coton blanc. Fronçant les sourcils, elle réussit à discerner les lettres métalliques... avant de se reculer contre la vitre, une fois réussit à le déchiffrage, les yeux grands ouverts, incapable de comprendre ce qui était pourtant clair, depuis le début.

"-Que... qu'est ce que c'est que cette histoire? JE suis le docteur Swan, hurla t'elle quasiment, espérant que quelqu'un viendrait ou pourrait entendre, Je... suis le médecin qui s'occupe du sujet Ismael! Pourquoi portez vous ce badge? Je..." Le reste de la tirade disparut lorsque l'homme appuya sur la détente de son arme qu'il venait de sortir de son autre poche. Un simple jet de sang éclaboussa la vitre tandis que le corps inerte de l'ex docteur Swan glissa par terre, ses cheveux blonds retombant sur son visage terrifiée, tandis que ses lunettes à fines monture venaient se briser sur le sol, envoyant de fin éclats de verre autour d'elle.

L'homme traversa la pièce à grands pas et s'empara d'une valise fermée par code. Ses doigts jouèrent un bref instant avec la fermeture avant de l'actionner, permettant à celle ci de s'ouvrir et de révéler son précieux contenu: une paire de menottes, une seringues et quelques petits bouteilles de verres transparentes.
Totalement calme et serin, tout se passant comme selon le plan, le nouveau Docteur Swan prit le contenu avant de se préparer pour la suite.

La curiosité était un mauvais défaut... la corps sans vie de la jeune femme en était la preuve. A trop de se poser de questions, on finissait par avoir des ennuis. Lui, il était connu par son service pour ne jamais poser de question... ne jamais chercher à comprendre et discuter les ordres. Durant le trajet, il avait eu assez d'information pour savoir comment agir avec le sujet d'étude et pour ne pas la sous estimer. La blondasse était d'une stupidité sans bornes pour ne pas avoir compris qui elle avait face à elle. Il prit une intense inspiration et ouvrit la porte de la cellule, sur ses gardes, les muscles contractés, attendant le choc qui vint aussi vite qu'il s'y attendait.
Une tornade brune se jeta sur lui dès l'ouverture du sas, toute griffe dehors, avec une détente phénoménale qui réussit presque à renverser la montagne de muscle qu'il était. Il ne s'était pas trompé... cette femme était de la même "maison" que lui.

D'un geste vif, esquivant de justesse un coup de poing en sa direction, Swan donna un violent coup de genoux dans l'abdomen d'Ismael qui se plia en deux sous la puissance, un peu de sang remontant sur ses lèvres. Il ne devait surtout pas lui laisser le temps de se reprendre. Ses immenses mains attrapèrent l'une des épaules de la femme et la plaqua sauvagement contre le mur, la bloquant de tout son poids pour lui donner un puissant uppercut du coude, cherchant à l'assomer . Mais même ainsi, la brune continuait de se défendre, et c'est difficilement qu'il réussit à lui passer les anciennes menottes. Le souffle court, il se décolla et regarda pour la première fois de près cette fameuse Ismael qui avait tant fait parler d'elle dans le cercle présidentiel.
Pas de doute possible, c'était une ancienne combattante... et d'un grade supérieur au sien à en juger par son regard incroyablement froid et déterminé et par son maintient militaire qui la faisait paraitre encore plus grande et impressionnante qu'elle ne l'était déjà. Quelle taille d'ailleurs faisait elle? 1m80... surement quelques centimètres de plus avec une force sacrément impressionnante et un talent certain pour se battre même à main nu. Pourtant son visage ne lui disait rien remarqua t il en la décollant du mur pour la forcer à s'allonger contre le sol, lui empoignant la tête avant de lui enfoncer sans aucunes cérémonies la seringue dans le cou.
Pas un bruit, pas même un léger gémissement de douleur ne lui parvient. Ce n'était pas vraiment étonnant, à ce qu'il avait compris elle était habituée à pire niveau souffrance.

"Vous êtes toujours obligés d'être aussi violent vous les mecs hein? Sa vous fait tellement de bien de frapper les femmes? " Sa voix était grave bien que féminine... un peu roc et cassée à cause du choc qu'elle venait d'avoir. Un peu trainante aussi, comme si malgré sa position soumise, rien ne pouvait l'atteindre. " En plus vous avez cette foutue habitude de me foutre des saloperies dans le corps... qu'est ce que c'est encore? Un truc qui va me faire pousser trois bras en plus? Vous cherchez à créer des hommes soldats poulpes c'est ça bande d'enfoiré?"
Vulgaire en plus... elle était habituée à ne fréquenter qu'un milieu masculin et violent, habituée à ne pas se laisser marcher sur les pieds aussi. Il y avait de grande chance qu'elle soit chef d'une petite équipe essentiellement composée d'homme. Swan tablait maintenant sur une possible équipe d'intervention dans tout ce qui était trafic ou espionnage... quelque chose de discret qui expliquerait pourquoi il ne l'avait jamais vu. Ismael en avait le profil et cela expliquait qu'il ne connaisse pas son visage, lui qui pouvait se venter de tout savoir avant tout le monde.

" Ta gueule!" dit il toujours aussi calmement, frappant la tête de la brune contre le sol pour lui apprendre les bonnes manières. Se relevant pour vaguement épousseter ses vêtements d'un blanc immaculé qui s'opposaient totalement au noir que la jeune femme portait des pieds jusqu'à la tête, il rajouta sans même se soucier de l'état de la jeune femme.

Ce que je viens de t'envoyer, c'est un simple poison pour que tu te tienne à carreaux. Tant que tu viendra me dire coucou chaque semaine, t'aura ta dose d'antipoison et tu pourra continuer ta vie de merdeuse qui a plus grand chose d'humain... Vu que les puces ne fonctionnent pas sur toi, on a décidé d'y aller par une méthode plus direct. Maintenant relève toi, qu'on en finisse enfin." Un grognement indistinct lui répondit et la jeune femme se releva avec difficulté, essuyant avec sa main les quelques traces de sang qui avaient maculé la blancheur laiteuse de sa peau,


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